La pédale forte au piano

La pédale forte, également appelée « pédale de sustain » est la pédale la plus utilisée dans la musique pour piano (et aussi sur Tokatab). Sur les pianos droits comme sur les piano à queue, c’est la pédale qui se situe la plus à droite.

Pédale de sustainLorsque vous voyez une pédale unique branchée à un clavier numérique ou un synthé, c’est cette pédale du piano accoustique qu’elle remplace artificiellement. Tous les claviers proposent cette possibilité, via une prise dédiée souvent marquée "Sustain". Impossible de se passer de la pédale de sustain quand on joue des morceaux de piano ! Par contre, rares sont les pianos numériques qui modélisent les 2 autres pédales que proposent les piano à queues.

Comment ca marche : les étouffoirs

Sur un piano droit, comme sur un piano à queue, lorsqu’aucune touche n’est jouée, toutes les cordes du piano sont en contact avec des étouffoirs. Ce sont des pièces en bois recouvertes de feutre qui servent à empêcher les cordes de vibrer et donc de produire le son d’une note. Il y a autant d'étouffoirs que de touches, et ils peuvent se lever chacun indépendamment les uns des autres.

Etouffoirs

Pour jouer une note au piano, lorsqu’on appuie sur une touche, cela pousse une pièce en bois appelée un marteau qui va frapper la corde correspondante à la note de la touche jouée. Au même moment, l’étouffoir concerné se lève et permet ainsi à la corde de vibrer et donc de faire sonner la note. Tant que l’on tient la touche enfoncée, l’étouffoir reste levé et la note continue de sonner. Lorsque l’on relève le doigt, faisant remonter la touche, l’étouffoir revient au contact de la corde pour stopper sa vibration et donc le son de la note s’arrête.

Que fait la pédale sustain (ou forte) ?

Lorsque l’on actionne la pédale en l’enfonçant avec le pied (le droit généralement), tous les étouffoirs se lèvent ! Lorsque l’on relève son pied, tous les étouffoirs reprennent leur place en contact avec les cordes et étouffent à nouveau leur son. Sur les claviers numériques et les synthétiseurs, le même effet est reproduit artificiellement via un traitement du signal sonore.

A quoi sert la pédale sustain ?

Sans la pédale de sustain il serait impossible de superposer plusieurs fois la même note ou un groupe de notes. En effet, leur son serait coupé par les étouffoirs qui reprennent leur place à chaque fois que l’on relève les touches actionnées pour les rejouer. Grâce à la pédale qui les en empêche, c’est possible. Ainsi dans de nombreux morceaux qui utilisent des groupes de notes qui sonnent bien ensemble, on utilise la pédale pour enrichir le son en nous permettant de les superposer. Les sons des notes s’ajoutent, cela donne au piano un son plus puissant, plus riche, plus intense. D’où le nom de pédale “forte”.

Autrement dit, la pédale de sustain permet de laisser sonner une ou des notes sans garder les touches enfoncées.. Pratique si l’on veut vite ranger ses partitions en fin de concert ou pour regarder les notifications de son téléphone tout en jouant 😀

Comment l’utilise-t-on ?

Bien utiliser la pédale n’est pas le geste le plus naturel qui soit mais dés que vous avez pris le coup de main, ou de pied plutôt, c’est comme le vélo, c’est acquis à vie !

Lorsque l’on dit "mettre ou changer la pédale", cela signifie remonter puis enfoncer la pédale pour permettre à un groupe de note de se superposer sans que l’on ait à garder les touches enfoncées. La difficulté de bien mettre ou changer la pédale réside dans le fait qu’il faut l’actionner pile au bon moment, juste un court instant après avoir joué la ou les notes que l’on veut garder ensuite. Si on l’actionne trop tôt, les sons des notes précédentes resteront par dessus le son des nouvelles, ce qui brouillera la musique… Par contre si on l’actionne trop tard, on risque que le doigt soit déjà remonté de la touche et que l’étouffoir, revenu à sa position, ait déjà étouffé le son.

Pour bien changer la pédale, l’ordre est donc le suivant et cela implique un mouvement contraire (un peu difficile à bien ressentir au début) : lorsqu’on joue la nouvelle note que l’on veut garder, le pied remonte. Le pied est remonté au maximum pile quand le son de la nouvelle note est généré, seul les étouffoirs des nouvelles notes que l’on veut garder sont relevés. On actionne alors rapidement la pédale pendant que les doigts tiennent encore les touches enfoncées.

A lire cela peut vous sembler compliqué, mais c'est un coup à prendre et cela devient vite naturel, c’est comme si l'on faisait "respirer le piano".

Quand l’utilise t-on ?

Sur les partitions traditionnelles l’indication “Ped.” indique qu’il faut changer la pédale. Sinon, sans indication, vous pouvez le deviner, le ressentir. Toutes les notes d’un morceau qui appartiennent à un même accord, une même couleur musicale peuvent être superposées. Souvent dans les morceaux, les changement d’accord interviennent à intervalles réguliers et donc la pédale se change dans un rythme assez facile à identifier et à ressentir.

L’erreur à ne pas faire : l’utiliser systématiquement !

Utiliser la pédale peut être grisant, par le son puissant et riche que cela crée. On a envie d’en mettre partout !

L’erreur la plus fréquente est donc de voir des pianistes qui la changent mal ou alors qui l’utilisent pour tous les morceaux... Elle fait alors office de “cache misère”, masquant les problèmes de rythme, de toucher d’un pianiste qui ne sait pas bien jouer et tenir les notes sans pédale.

Parfois, l’identité de certains morceaux consiste ausso à sonner avec des notes courtes, détachées. Utiliser la pédale est alors contradictoire avec l'esprit du morceau.